Portrait de l’artiste Londe par Michaël Reibel

Publié par Orchestre Universitaire de Strasbourg le

Un nouveau clip pour Londe avec l'Orchestre Universitaire de Strasbourg

Strasbourg accueillait, dimanche 27 février, une artiste singulière dans le paysage alsacien. Londe, nom d’artiste d’Elsa Criqui, s’est imposée dans le monde musical avec deux EP (Extended Play) à son actif. À l’occasion de son nouveau clip Corps étrangers, elle est accompagnée par l’Orchestre universitaire de Strasbourg.

Londe et l'OUS lors du tournage du clip à l'Hotêl de Ville de Strasbourg (Crédits : Adrien Michel)

Dans l’Hôtel de ville, tout le monde s’agite. Sous les moulures et les dorures, les musiciennes et les musiciens se mettent en place. Ils se produisent sous la baguette du chef Étienne Ferrer. L’orchestre est composé de cordes – dont une harpe –  et de percussions. Quelques réglages sont nécessaires avec la machine à fumée pour améliorer les aspects visuels et l’Orchestre universitaire de Strasbourg ainsi que l’équipe technique de l’artiste se tiennent prêts pour le tournage du clip.

Les caméras filment un cadre majestueux dans lequel Londe se fond à merveille avec la formation universitaire. Après plusieurs prises et quelques retouches vestimentaires, l’artiste s’est prêtée à l’exercice de l’interview lors d’une pause. 

Pourquoi avoir choisi “Londe” comme nom d’artiste ?

Londe : « Mon nom fait référence à l’onde sonore, à la propagation, l’évolution et le choc, l’onde de choc. L’anecdote, c’est que je suis née à côté de Londres dont c’est aussi un lien. »

Nous sommes actuellement dans l’Hôtel de Ville de Strasbourg. Pourquoi avoir choisi ce lieu pour tourner votre nouveau clip ?
Londe : « J’étais figurante pour une série télévisée ici et j’avais un contact à l’Hôtel de Ville. Après avoir visité la salle historique et le reste des salles, je me suis dit que ce serait un lieu de clip. J’avais déjà fait un clip au Château des Rohan à Saverne et il y a toujours ce lien avec les  murs dorés, le côté “kitch” que j’adore. Un lieu chargé d’histoire. Ce cadre est en lien avec mon projet artistique qui est plutôt acoustique et en français. Le projet a été accepté. »

Londe à l'Hôtel de Ville de Strasbourg (Crédits : Max Freyss)

« C’est un rêve d’enfant », Londe

Vous êtes en train d’enregistrer votre composition avec l’Orchestre universitaire de Strasbourg, un orchestre bien installé dans le paysage alsacien. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Londe : « J’avoue ne jamais avoir entendu l’orchestre auparavant. Fin d’année 2021, je suis allée les écouter et j’étais émerveillée. Je voulais chanter avec un orchestre, c’est un rêve d’enfant. Ma famille est musicienne et j’écoutais toujours de la musique classique. Puis je suis entrée en contact avec Hervé Moritz [président de l’Orchestre universitaire] pour concrétiser le projet. »

Il me semble que c’est la première fois que vous chantez avec un orchestre. Racontez-moi cette expérience, si vous voulez bien.

Londe : « C’est la première fois que je chante avec un orchestre et honnêtement, lors de la première répétition j’étais totalement émue, j’ai presque perdu mes moyens parce que c’est assez fou quand même. Je trouve que c’est beaucoup plus intimidant de chanter devant un orchestre que devant des personnes comme j’ai déjà pu le faire. »

Vous avez sorti deux EP, pourquoi privilégiez-vous les EP aux albums ?

Londe : « Quand on n’est pas encore reconnu réellement en tant qu’artiste, personne ne va vraiment écouter un album entier, c’est un peu long. L’EP, c’est-à-dire cinq morceaux qui racontent une histoire, c’est suffisant. Ce format me correspond bien. »

« Je suis sortie de ma zone de confort », Londe.

Quand on s’appelle Londe, comment s’y prend-on pour composer, quelle est votre manière de procéder ?

Londe : « J’ai eu différentes manières de faire. Pour mon premier EP, j’ai travaillé avec un beatmaker, un guitariste et un bassiste. IIs m’envoyaient la partie instrumentale, on faisait des retours et moi je composais par-dessus. Il m’est aussi arrivée de tout faire, la partie instrumentale, les drums, de l’envoyer à un beatmaker qui repasse derrière moi. Par contre, j’ai toujours écrit mes textes. Dans l’EP acoustique français qui arrive, la base sera piano / voix. J’ai fait huit ans de piano. La composition est entièrement réalisée par mes soins. » 

Patchwork et Never Too Late sont exclusivement en anglais. Corps Étrangers, le titre que vous enregistrez aujourd’hui est chanté en français. Pourquoi avoir choisi de changer de direction ?

Londe : « Au début, je l’ai un peu fait par défaut parce que ma communauté attendait de moi que je chante en français. Par la suite, je suis sortie de ma zone de confort et chanter en français, c’est se mettre à nu mais c’est encore plus vrai, plus sensible et plus profond. Selon les retours, chanter en français fait ressortir davantage ma sensibilité et ma sincérité. Ces temps-ci, j’écoute beaucoup Yseult, Némir, Iliona et puis des chansons françaises à l’ancienne comme Charles Aznavour et Yves Montand. J’écoute toujours du RnB anglais, mais c’est vrai que d’écouter des chansons françaises, c’est comme un retour aux sources. Je m’étais un peu perdue dans la Musique Assistée par Ordinateur et les sonorités électroniques. Le fait de revenir à la sonorité authentique [acoustique], tangible me fait beaucoup de bien. »

"Corps Étrangers" (Londe), enregistré avec l'Orchestre Universitaire de Strasbourg

Est-ce que vous voulez me parler de ce titre Corps Étrangers ? Pourquoi ce titre, qu’est-ce que vous avez voulu dire ?

Londe : « C’est un morceau avec des paroles très implicites. Quand je demande aux personnes ce qu’elles ressentent quand elles l’écoutent, elles me disent qu’elles ont du mal à donner une explication. En fait, c’est en lien avec mes acouphènes que j’ai depuis l’âge de 15 ans et aux corps flottants que j’ai dans les yeux. D’où le refrain “le ciel bleu, je ne verrai jamais, le silence je n’entendrai jamais”. »

Tristan Dalmazir, un musicien de l’orchestre et Ruben Karapetyan ont arrangé Corps Étrangers . Comment avez-vous accueilli cet arrangement ?
Londe : « Ce single Corps Étrangers, je l’ai co-composé avec Ruben Karapetyan. Ruben n’a pas pu continuer le morceau et Tristan Dalmazir a arrangé la pièce pour orchestre. J’ai été impressionnée par la qualité de la composition et du rendu.« 

Est-ce que ce titre s’inscrira dans un prochain EP ?

Londe : « Corps Étrangers sera un single à part pour prévenir que le troisième EP qui sortira sera en français. »

Propos recueillis par Michaël Reibel



Catégories : Evenements

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